Pied de cochon en terrine, céleri rémoulade aux pommes

Une entrée bistrot, un peu canaille, sans prise de tête.

Ce dimanche, j’avais envie d’un repas bistrot pour sortir de la sophistication des fêtes. Foin du homard, de la lotte, des œufs de poisson, des foies gras, des chapons et dindes : quoi de plus simple et bon marché qu’un céleri rémoulade et un pied de cochon. Avec un tout petit peu de travail et d’imagination, on peut avoir quelque chose de goûtu et attrayant, et un brin original ; alors pourquoi s’en priver ?

Toute la tablée a été ravie du résultat, jusqu’à mon fils qui s’en est enfilé quatre assiettes. Voilà qui fait plaisir.
Alors assez parlé, voici la recette.

Pour 4 personnes dont un gros mangeur

Durée de préparation : 2 jours (minimum)

2 pieds de cochon crus – Gros sel de Guérande – un oignon – une carotte – un quart de céleri boule – 2 pommes (fermes – acides et sucrées) – 5 tiges et feuilles de persil – 2 clous de girofle – un œil de badiane – 3 verts de poireau – 5 petits bouquets de sauge – 2 cuillers à soupe de poivre gris – vinaigre – 2 cuillers à soupe d’oignon rouge de Roscoff haché – Une cuiller à soupe d’estragon haché – Huile de noix

Recette

Pour la terrine

Frottez au sel les pieds et laissez au frais dans un récipient pendant 12 heures.

Épluchez le céleri et réservez les pluches. Frottez la boule au citron pour que ça reste blanc.

Séparez les feuilles et les tiges du persil.

Rincez. Faîtes un court bouillon avec l’oignon – les pluches de céleri – la carotte en rondelles – les tiges de persil – le poivre gris concassé – la badiane – les clous de girofle – les verts de poireau – la sauge – un verre à liqueur de vinaigre.

A petite ébullition, mettez à blobloter vos pieds pendant 3 h/3h30. La température de l’eau tourne autour de 80 à 90°, pas plus.

Quand les viandes sont fondantes, sortez les pieds. Réservez quelques rondelles de carotte. Filtrez le bouillon et faîtes le réduire de moitié.

Désossez les pieds, hachez les menu. Mélangez avec les carottes coupées en petits dés, le persil, l’estragon et l’oignon rouge hachés. Tassez dans une terrine et mouillez de bouillon réduit.

Laissez prendre au frigo. La terrine ne sera que meilleure après 24 heures au moins.

Et voici l’objet du délire, bien entamée :

Passons au céleri rémoulade, une heure avant ça ira.

Préparez la sauce rémoulade avec un quart de louche de bouillon de cuisson des pieds qui a du gélifier (faîtes le fondre à feu doux).

Une bonne cuiller à soupe de moutarde de Dijon, une de vinaigre. Mélangez au fouet.

Incorporez comme pour une mayonnaise l’huile de noix (si vous trouvez ça trop fort faîtes moitié moitié avec une huile neutre).

Pas besoin de sel et poivre, normalement le bouillon vous amène ça.

Passez le céleri à la râpe à gros trous. Faîtes bouillir de l’eau avec une cuiller à soupe de jus de citron. Versez les céleri râpés, laissez reprendre l’ébullition une minute ou deux. Dans une passoire filtrez et refroidir à l’eau glacée.

Mélangez à la rémoulade.

Épluchez les pommes puis passez les à la même grosseur de râpe. Mélangez.

Et voilà, vous êtes prêts à servir : un dôme de rémoulade, quelques tranches fines de terrine pied. L’assiette est appétissante et la dégustation est à la hauteur.

La pomme douce et fraîche tutoie agréablement la force du céleri. Quant à la terrine, elle vous éclate dans la bouche, parfumée du bouillon et de toutes les herbes ajoutées.

Du bistrot, avec toute sa noblesse.

Un beaujolais peut se marier avec ça, mais pas que…

Quelques commentaires quand même

J’utilise pour la rémoulade un vinaigre de vin blanc aromatisé à la noix. Je trouve que ce goût de noix contribue à corser la sauce, et il faut bien reconnaître qu’avec la force du céleri, il y en a besoin.

J’ai essayé de la rémoulade avec du céleri cru, mais franchement, cela reste dur et pas facile à manger. En l’ébouillantant pour lui donner juste ce qu’il faut de souplesse il devient agréable à mastiquer.

La pomme, j’ai vu ça dans plusieurs recettes et franchement elle amène une fraîcheur fort à propos. J’ai choisi une pomme rouge dont j’ai totalement oublié la variété pas trop sucrée et un peu acide. Ferme et juteuse. Je suis persuadé que l’incontournable Granny Smith conviendra. Dans ce cas gardez la peau, ce sera du plus bel effet.

Pour ne rien vous cacher, cette recette est le fruit du hasard. En fait j’ai acheté des langues de porc pour faire une langotine de porc. Les pieds ne servaient qu’à faire la gelée, mais rien ne se jette n’est-ce pas ? Histoire à suivre donc…

J’ai une idée de variante sur la recette avec une présentation de ouf. Dès que je refais la recette, vous pourrez en profiter. Jusque là, chut…

Et bonne année !

Butternut et roquette en salade

Une salade d’automne, rustique

Les courges, ça ne se mange pas qu’en soupe ou en gratin ! Leur douceur sucrée a besoin d’être réveillée pour les mettre en valeur, d’où cette salade d’automne, avec la pluie d’octobre qui bat les vitres au dehors…

Ingrédients (pour 2)

2 belles tranches de butternut de 100 g chacune, 60 g de roquette, une tranche d’oignon rouge italien, 16 copeaux de fourme de Valcivières, 8 cerneaux de noix

Pour la vinaigrette : 1 cuiller à soupe de gelée de viande délayée dans 4 cuillers à soupe d’eau, poivre, 1 cuiller à soupe de vinaigre de Jerez, 1 cuiller et demi d’huile de colza, 1 cuiller et demi d’huile de noix, poivre

Recette

Au four, à 185° sous le grill, faîtes griller sur du papier sulfurisé vos deux tranches de butternut salées et enduites au pinceau d’huile d’olive. Retourner pour une cuisson homogène. Compter une demi heure à peu près. Avec une pique vous savez quand c’est cuit.

Laisser refroidir.

Casser vos cerneaux de noix grossièrement et faîtes les torréfier.

Lavez votre roquette et taillez la grossièrement.

A l’économe taillez vos tranches de fromage.

Faîtes une belle tranche fine d’oignon rouge.

Émulsionnez la vinaigrette au fouet.

Présentez une belle assiette et nappez de sauce.

Commentaires

Une vegan indécrottable et néanmoins fort sympathique m’interroge sur la possibilité de remplacer la gelée de viande pour la sauce. D’abord j’ai pris cette idée dans une émission de cuisine, elle vient de Rebuchon si je me souviens bien, donc que l’on ne m’em….. pas trop ! C’est vrai que les jus de viande d’une façon générale amènent de la sapidité (si vous voulez faire tendance dîtes umami), donc à la limite on peut remplacer par une sauce soja qui a des qualités similaires mais c’est pas pareil. Dans ce cas je pourrais vous conseiller de remplacer l’huile de noix par de la sésame et les cerneaux de noix par des graines de sésame. Vous aurez une forte empreinte asiatique qui doit bien marcher.

La roquette, prenez une roquette de jardin, mordante et piquante. Laissez tomber celle vendue vert clair, poussée trop vite, sans goût. C’est une moutarde, nom de dieu !

Vous pouvez remplacer la fourme de Valcivières par tout vieux fromage sec de haut goût. Un vieux comté doit être parfait.

Méli-mélo de chou-fleur, radis et maquereau fumé

Pour les virtuoses de la mandoline, une entrée fraîche, originale et savoureuse

Faire de la gastronomie avec des produits simples, voire vulgaires, c’est ce que j’ai essayé de faire avec cette entrée surprenante qui a ravi le palais de mes convives en ce repas d’été.

Une petite ballade parmi les brassicacées -comprenez les légumes de la famille des choux- sous diverses formes : racine, fruit, huile et feuilles, de l’huile de coude et de l’imagination, un poisson populaire et voilà le résultat. Étonnant, non?

C’est plein de fraîcheur, de couleur, de croquant et de saveur. Voici la recette, rien que pour vous !

Ingrédients pour 4 personnes

200 g de choux fleur cru, 10 beaux radis, une vingtaine de feuilles de roquette, 25 g d’oignon rouge de Toulouges, 2 cuillers à soupe de jus de citron, 3 cuillers à soupe d’huile de colza, 1 cuiller à soupe d’huile de noix, 100 g de maquereau fumé au poivre, sel pour rectifier

Recette

Laver vos légumes puis réglez votre mandoline à 0,5 mm et utilisez l’outil julienne.

Prenez vos fleurettes de chou-fleur puis vos radis et frotte, frotte sur ta mandoline, mon petit Bambino !

Hachez vos oignons menu menu ainsi que votre roquette (réservez 4 feuilles).

Enlevez la peau et les arêtes du maquereau puis écrasez la chair à la fourchette.

Mélangez avec le citron, les huiles. Au besoin rectifiez l’assaisonnement.

Faîtes une présentation qui se la pète avec une forme en métal ou une timbale, il paraît que ça marche.

Lustrez d’un coup de pinceau d’un peu d’huile de colza puis rajoutez une feuille de roquette : magnifique.

Servez à vos invités ébahis accompagné d’un blanc fruité type viognier ou marsanne. Mais nous, tant qu’à se la péter, avec, on s’est envoyé un champagne brut. Il n’y pas de raison !

Commentaires (faut bien)

1 – La mandoline c’est un ustensile de cuisine qui est équipé d’une lame tranchante (et d’une deuxième pour couper gaufré parfois). Ça sert à tailler les légumes en tranches fines ou en julienne.

2 – Seules les bonnes mandolines de type professionnelles arrivent à une coupe à 0,5 mm. Si vous n’avez pas, ne vous bilez pas et n’allez pas dépenser plus de 100 €. Une râpe à gruyère à gros trou fera l’affaire et ensuite vous retaillez au couteau.

3 – L’idéal est de « fatiguer » votre chou fleur et vos radis. Pour cela faîtes les mariner une heure ou deux à l’avance voire une nuit avec le citron et les huiles et même l’oignon et le maquereau bien sûr. Tout cela cuira un peu à froid, sans plus, et le plat sera plus facile à manger et plus digeste, sans perdre de croquant. Vous parfumerez également avec le bon goût de poisson fumé tout votre méli-mélo : du plus bel effet.

Votre roquette, rajoutez la par contre au dernier moment. Sinon elle va cuire, perdre son goût et rendre de l’eau.

Poireaux vinaigrette

Poireaux vinaigrette

Une version à peine améliorée de la célèbre entrée

Encore un classique de la cuisine bistrot cuisiné et présenté à ma façon sans trop modifier la recette de base.

Ingrédients pour 4 personnes

4 gros poireaux –

Vinaigrette : Une cuillère à soupe de vinaigre de vin – Un cuiller à soupe de moutarde à l’ancienne – 2 cuillers à soupe d’huile de colza – 2 cuillers à soupe d’huile de noix –  Une cuiller à soupe d’oignon rouge – 2 cuillers à soupe de persil haché – sel – poivre

Un œuf dur

Ne conservez que le blanc des poireaux. Réservez le vert pour des soupes ou des bouillons. Pour cuire les poireaux je fais ça à la vapeur une bonne vingtaine de minutes (plantez une aiguille, vous sentirez) puis je les refroidis à l’eau glacée et je les laisse bien égoutter.

Pour la sauce vinaigrette, vous avez les ingrédients. La noix corse un peu le mélange.

Vous coupez vos poireaux en 6 tronçons et vous les posez à la verticale comme sur l’image.

Vous mettez dessus une généreuse cuillerée de vinaigrette.

L’œuf dur vous le mettez à la fin après l’avoir écrasé à la fourchette.

« Dis Sam, pourquoi elle est jaune comme ça ta vinaigrette ?

– Et bien parce que j’ai utilisé une huile de Colza bio du marché. Très colorée et très visqueuse. Avec un goût de chou. »

Voilà, pas plus à dire sur la recette. La présentation verticale et les couleurs de la sauce, ça plaît toujours. Pour le reste, c’est du poireau vinaigrette.

Salade folle de lentilles vertes du Puy et saumon fumé

Salade folle de lentilles du Puy aux parfums de terre

Saveurs de terre et de mer, croquants et moelleux pour la légumineuse AOP

Une interprétation d’un grand classique :  lentille en salade, poisson fumé.

J’ai voulu mélanger des parfums  de terre (betterave, radis, champignons) à la puissance de la noix pour tenir tête au  saumon fumé.

Ces goûts relèvent les lentilles, le citron leur amène de la fraîcheur.

On reste sur du terroir pour ce légume sec AOP.

On a un mélange de textures croquantes, seul le saumon amène son moelleux.

Ingrédients pour 4 personnes, pour une bonne entrée :

Un verre de 15 cl de lentilles vertes du Puy, une plaque de 80 g de saumon fumé sauvage du Pacifique , 10 radis, 4 champignons bruns brossés, 2 feuilles de romaine, 2 rondelles de 2 à 3 millimètres de betterave rouge crue, 10 cerneaux de noix.

Pour la sauce : 2 cuillères à soupe de jus de citron, 2 cuillères à soupe d’huile de colza, 3 cuillers à soupe d’huile de noix, un petit bouquet de ciboulette, une branche d’estragon, sel, poivre, bicarbonate

Mettez à cuire vos lentilles vertes après trempage de 20 minutes à l’eau salée et une pincée de bicarbonate pendant 20 à 30 minutes (goutez pour obtenir un résultant croquant).

Taillez la salade en chiffonnade, les radis en fines rondelles, les champignons, la betterave en tous petits cubes (2 mm d’arête), le poisson fumé en lanières.

Cassez grossièrement vos cerneaux de noix, faîtes les torréfier quelques minutes dans une poêle chaude sans matière grasse.

Taillez fin les herbes aromatiques.

Préparez votre sauce

Mélangez, et servez .

Professeur SAM a toujours quelque chose à dire

1 – la lentille verte du Puy doit être utilisée à l’exclusion de toute autre lentille verte. Elle ne se défait pas à la cuisson et reste croquante. Utilisez les autres pour des soupes, des purées…

2 – Si vous n’avez pas d’estragon (ou de cerfeuil en saison), cuisez vos lentilles vertes avec un œil de badiane (anis étoilé)

3 – J’ai utilisé du saumon fumé mais en fait je cherchais de la truite fumée du Vourzac, production de la ferme pisciculture des eaux de Vourzac. Elle est excellente. Mais il se trouve que la grande surface où je me sers habituellement ne fait plus ce produit local. Mais vous pouvez le trouver directement chez le producteur, si vous êtes dans le Velay.

4 – Vous pouvez utiliser d’autres poissons fumés, attention cependant au hareng qui me semble trop puissant pour la recette.

5 – On peut augmenter le côté marin en ajoutant dans la salade des œufs de saumon ou de truite qui vous éclateront dans la bouche