Terrine de foies de volailles

Une belle mosaïque, simple et bon marché, mais quelle classe !

Pas facile à réussir, une terrine de foie de volaille qui aie de la tenue et de la mâche. Alors je ne suis pas mécontent du résultat obtenu ce coup-ci. Et je vous dis tous mes secrets pour le même prix.

Ingrédients pour un kilo de terrine

450 g de foie de volailles, 550 g de gorge de porc, 50 g de poitrine fumée, un demi oignon, 10 g de sel, 5 g de poivre, 100 g de gelée de porc bien dure; une cuiller à soupe d’estragon haché, un cuiller à soupe de thym, 3 cuillers à soupe de persil haché, 10 noisettes, 2 cl de muscat, une demie cuiller à café d’Armagnac

Recette

Tout d’abord préparez vos foies de volaille en les dénervant et taillez les en gros dés de 1 cm.

Pendant ce temps faîtes fondre l’oignon haché à petit feu dans une cuiller à soupe de graisse de porc.

Faîtes également liquéfier à petit feu votre gelée de porc.

Ensuite hachez à grosse grille votre gorge de porc et taillez en lardons la poitrine fumée.

Mélangez ensuite l’ensemble des ingrédients de la terrine et laissez une nuit au frais (ou un jour).

Placez dans une terrine votre mélange.

Faîtes cuire à 120° chaleur dessus dessous.

Lorsque le cœur de la terrine est à 71° (quand vous plantez une aiguille et que le jus sort transparent) placez la terrine sous le gril à 250° quelques minutes afin de la faire (bien) caraméliser.

Laissez refroidir.

Consommez idéalement après 3 jours minimum, si vous tenez le coup bien sûr 🙂

10 commentaires qui se veulent savants pour faire le malin

1 – La gorge de porc est idéale pour les terrines. Jusqu’ici je les travaillais avec de la poitrine de porc mais le résultat est nettement meilleur. La graisse a plus de tenue et e plus le morceau est très facile à hacher. Mais il faut généralement la commander à l’avance à votre boucher. Aussi moi je m’en réserve maintenant toujours un peu au congélateur en cas d’envie subite de terrine.

2 – La gélatine est essentielle dans la recette, elle fait toute la tenue du bastringue. En plus c’est du fait maison. Quand je cuisine une tête de cochon, des oreilles, des jambonneaux je fais réduire mon jus de cuisson jusqu’à avoir une gelée très élastique (on peut toujours l’allonger avec de l’eau pour un aspic) et je congèle :

  • en petits cubes pour jeter dans une soupe, une sauce, une poêlée de légumes
  • en barquettes plus importantes pour mes terrines

Si vous n’êtes pas comme moi, genre « on jette rien » la gélatine de cochon se vend en poudre, à vous de connaître les bonnes proportions. J’ai lu d’ailleurs que les charcutiers mélangent la poudre directement dans le mélange. Moi je préfère une gelée. Je me dis qu’avec le liquide les chairs s’imbibent pendant la nuit et absorbent les collagènes, mais ce n’est pas prouvé scientifiquement. Par contre ce qui est certain c’est que à la cuisson ça sèche moins puisqu’il y a plus de d’eau. Et ça fait du poids en plus.

3 – Justement, venons en à la cuisson, vous avez remarqué que je ne couvre pas et que je ne mets pas au bain marie. Pour autant le résultat n’est pas sec et la terrine est bien entourée de gelée et de gras. C’est certainement du à la cuisson douce et aussi à l’humidification de la préparation.

4 – La poitrine fumée amène son petit goût de reviens-y bien planqué derrière le reste. En plus les lardons sont du plus bel effet dans la mosaïque. (Tiens, faîtes le jeu de l’été : 2 lardons fumés sont cachés dans la tranche de terrine, sauras tu les retrouver ? Le gagnant aura droit à toute mon estime).

5 – Vous pouvez sur cette base trouver plein de variantes dans les herbes, ou remplacer les noisettes par des pistaches : c’est encore plus joli mais je n’en avais pas sous la main.

6 – Pour les alcools, toujours un doux sucré surtout avec le foie qui est amer. Si vos n’aimez pas remplacez pas une poignée de raisins secs ou une cuiller à soupe de sucre si vous êtes radin.

L’armagnac ça donne une touche gasconne, mais tout autre alcool fort peut le remplacer (ne forcez pas pas, sinon ça bouffe tous les goûts). Ceci dit c’est pas obligé, juste ça fait riche.

7 _ Ah oui, j’oubliais : un autre truc pour remplacer la gélatine, les couennes. Faîtes les bouillir 5 minutes et cassez les avec la viande. Mais ça donne un aspect plus rustique à la terrine et tout les monde n’aime pas un morceau de gélatine dans son pâté. C’est ce qui se fait chez nous pour le pâté de foie paysan au four. C’est d’ailleurs là que j’ai pris l’idée de faire caraméliser à la fin : ça vous amène un sacré arôme. Quand bien même des grincheux penseraient que c’est brûlé, laissons les dire !

8 – Hacher les foies au couteau: essentiel, sinon vous avez une pâtée. D’ailleurs si vous n’avez pas de hachoir, essayez de faire de même avec la gorge…

9 – Et oui, pour conclure, il faut faire rassir la terrine, elle n’en est que meilleure. Les saveurs se fondent.

10 – Et un conseil pour terminer : ne préparez jamais juste un kilo. Tant que vous y êtes à sortir le hachoir et à faire chauffer le four, faîtes des provisions. Sur ce coup là j’ai cuit 6 kilos de terrine. Je mets sous vide et je congèle. On sort au frigo deux jours à l’avance. J’en ai une belle en réserve pour un anniversaire fin août et 3 autres à offrir.

Le reste est en échantillons de dégustation de 300 g pour les petites faims. Si vous passez par la maison, prévenez à l’avance, vous ne serez pas déçus !

Vous pouvez également mettre la préparation en bocaux sans la cuire et la stériliser 3 heures puis un tour de feu le lendemain. Plus simple pour ouvrir à la dernière minute . Mais le résultat sera beaucoup plus tendre. Attention à l’hygiène des bocaux, ça ne pardonne pas !

Poêlée de choux de Bruxelles et carottes

Une poêlée de légumes d’hiver, rustique et goûteuse en diable…

« Ouais, le chou de Bruxelles » me direz vous, dégoûté des services pâteux, mous et malodorants de ce légumes dans les cantines.

Et pourtant…

Servi encore croquant avec de la poitrine fumée, des carottes, de l’oignon et du lard et cuit dans un beau bouillon de viande, vous avez un accompagnement coloré et savoureux qui vous fera oublier vos mauvais souvenirs de restauration collective.

Alors allons y !

Ingrédients pour 4

24 choux de Bruxelles – 2 carottes – Un oignon – 100 g de poitrine fumée -50 cl de bon bouillon de viande – Une noix de saindoux – Poivre et sel

Recette

Taillez l’oignon en petits morceaux.

Lavez les choux, enlever les feuilles extérieures jaunies puis émincez les en 4 tranches chacun.

Lavez les carottes puis les tailler en demies lunes de 4 mm d’épaisseur.

Détaillez la poitrine fumée en lardons.

Faîtes chauffer dans un wok ou une grande poêle votre graisse à feu vif puis faîtes revenir en tournant les oignons.

Ajoutez les lardons et faîtes revenir une minute en tournant également.

Maintenant c’est au tour des carottes d’être traitées de la même façon. Au bout de deux minutes, rajoutez les tranches de chou de Bruxelles et faîtes toujours revenir en tournant.

Baissez le feu maintenant et versez une louche de bouillon. Vous êtes à petite ébullition. Laissez le s’évaporer et être absorbé puis refaîtes le niveau jusqu’à ce que vos légumes soient encore croquant, un rien fondants. C’est l’affaire de 10 à 15 minutes.

Poivrez. Rectifier le salage si besoin mais le bouillon et la poitrine font leur boulot en principe.

Servez soit en accompagnement d’une viande soit pour lui même.

Conseils

Réconciliez vous avec le chou de Bruxelles. Il est bon marché. Il peut donner aussi son petit effet en tranches très fines dans une soupe chinoise avec son goût amer, sucré, piquant et soufré.

Attention cependant à la surcuisson. C’est là que vous avez le dégagement des composants soufrés justement et une odeur pestilentielle qui remplira votre cuisine.
En plus c’est très peu calorique, vous pouvez donc l’enrichir avec du lard 🙂

  • Pour la petite histoire, le bouillon utilisé était le fond de veau dont je m’étais servi pour pocher mon ris de veau pour le ris de veau Rossini. Et comme chez Sam rien ne se perd… C’est pour ça que vous avez un plat bien brillant et une petite sauce sirupeuse qui enveloppe bien les légumes, comme un wok chinois. D’ailleurs c’est de là que m’est venue l’inspiration. Ce qui permet de réfléchir à bien des variantes…

Et puisque l’on parle de Bruxelles…

Gambas grillés – artichauts en barigoule de bisque de crustacé

Gambas grillés - artichauts en barigoule de bisque

Artichauts et gambas : la rencontre de deux produits à forte personnalité.

Mes amis m’avaient demandé un repas léger pour le soir. En pleine semaine j’ai fait comme j’ai pu en recourant à mon frigo et mon congélo. Le résultat fût plébiscité pour un plat assez simple tout comptes faits : des gambas géantes poêlées avec des artichauts en barigoule cuits dans la bisque des crustacés.

Un peu de travail , sans plus, pour un résultat fort savoureux. Dommage que la photo soit naze…

Pour 4 personnes

12 grosses crevettes crues entières – 12 artichauts poivrade – Huile d’olive

Bisque : une échalote – les tiges d’un bulbe de fenouil – un œil de badiane – une tranche de citron – un pouce de gingembre frais –  une petite pousse de livèche – sel – Un demi litre d’eau –

Barigoule : Une échalote – une tranche de lard fumé – une carotte – Une cuiller à soupe de jus de citron

Recette

Épluchez les gambas pour ne garder que les queues.Mettez au frais.

Réservez les têtes, les pattes et les carcasses. Émincez les tiges de fenouil, l’échalote et la livèche. Hachez le gingembre.

Faîtes revenir dans une cuiller d’huile d’olive à feu fort avec les carcasses. Laissez colorer.

Rajoutez l’eau, la badiane, le citron. Au besoin rectifiez l’assaisonnement.

Laissez mijoter 30 minutes puis filtrez la bisque avec une passoire grille fine.

Effeuillez les artichauts et ne garder que les cœurs. Conservez dans de l’eau citronnée pour éviter le noircissement.

Dans une cocotte faîtes revenir à l’huile d’olive l’échalote hachée avec le lard fumé et la carotte, tout ça taillé en dés bien sûr.

Mouillez avec la bisque, rajoutez le jus de citron. Mettez les artichauts à mijoter jusqu’à cuisson tendre.

Poêler les gambas à l’huile d’olive quelques minutes de chaque côté puis saupoudrez du piment d’Espelette.

Servez avec les artichauts.

Commentaires parce qu’il le faut

Pour les crevettes je n’ai pas enlevé « le boyau noir » pour une raison simple : ce n’est pas un boyau mais le système nerveux. Il faut bien que ça serve de fréquenter des profs de sciences nat (on dit SVT maintenant je crois). Donc ça rougit bien et ça ne gêne pas le goût.

Le goût de la bisque et de l’artichaut se mélangent fort bien.

 

 

 

Potimarron rôti surprise, aux champignons et tomates séchées

Potimaron surprise rôti aux champignons

Un mélange détonnant qui transforme le potimarron

Merci une fois de plus à ma petite cousine qui m’a envoyé par SMS cette recette d’un de ses livres pour que je l’essaie. Je l’ai juste un tout petit peu adaptée à mon frigo et à mes placards… et à mon humeur aussi.

Lardons fumés, coriandre, tomates séchées, origan, champignons, huile d’olive  : tout est dans le dosage de ces produits à forte personnalité qui vont réveiller fortement notre douceâtre cucurbitacée au léger goût de châtaigne.

Et voici la recette messieurs-dames.

Ingrédients : Un petit potimarron de 500g, 5 g de mousserons séchés, 2 beaux champignons bruns (ou sinon des champignons de Paris), 4 tomates séchées à l’huile d’olive, une échalote, une cuillère à soupe de coriandre en grains, 30 g de lard fumé, 3 cuillers à soupe d’huile d’olive des tomates, une cuiller à soupe d’origan, quelques gouttes de citron (ou une demi-tranche), 2 cuillers à soupe de graines de courge, piment d’Espelette, Sel (attention aux lardons fumés).

Recette

Préchauffez le four à 180° C.

Faîtes tremper les mousserons secs dans un peu d’eau à niveau pour qu’ils reprennent force et vigueur en absorbant l’eau de trempage.

Coupez un chapeau sur le potimarron puis évidez le de ses pépins. Si vous aimez la difficulté, lavez les graines puis faîtes les sécher au four pour les utiliser dans la recette.

Si vous n’avez pas le temps, prenez des graines du commerce.

Hachez l’échalote bien fin.

Réduisez la coriandre en poudre.

Coupez de tous petits lardons fumés.

Taillez les champignons bruns en macédoine (5 mm).

Taillez les tomates séchées en fines lamelles.

Badigeonnez l’extérieur comme l’intérieur du potimarron avec l’huile de trempage des tomates.

Maintenant mélangez tous les ingrédients, salez et pimentez, et garnissez le potimarron. Remettez lui son chapeau et enfournez pour une petite heure.

La peau doit être cuite, il doit y avoir un jus à l’intérieur.

Quand vous coupez ce jus s’écoule, c’est un vrai délice.

Alors régalez vous !

Vous pouvez servir en entrée pour 4 ou pour 2 en plat principal.

Il y a du volume mais ce n’est pas si riche.

 

 

Pommes de terre boulangère

Pommes de terre boulangèreUn grand classique de pommes de terre au four, un peu amélioré.

J’étais un peu fâché avec ce plat, il faut le dire, à force de manger dans des cantines ou des gargottes ces patates cuites dans une eau à peine salée avec une branche de thym et de laurier et un peu d’oignon. Quelle pitié ! Fades, sans goût, sans intérêt : on les mange du bout de la fourchette.

Mais grâce au restaurant « le bateau ivre » me voilà réconcilié avec les pommes boulangères qui, tout en restant un plat rustique, peut se révéler pleines de saveur.

J’ai donc volé la recette pour l’essayer à la maison, et je ne suis pas mécontent du résultat.

Ingrédients : pour 4 personnes (en accompagnement)

Pommes de terre à chair ferme : 600 à 700 g – Une belle carotte – un oignon moyen – une gousse d’ail – 3 tomates rondes – 1 litre de jus de viande corsé – 50 g de lard fumé – Thym – sel – poivre – 2 cuillères à soupe d’huile d’olive

Recette : Epluchez vos pommes de terre – lavez la carotte – coupez tout ça en fines tranches de 3  mm (à l    a mandoline, c’est bien) – Hachez fin l’oignon et coupez l’ail dégermé en pétales – Coupez vos tomates en petites morceaux – faites de très petits lardons fumés.

Dans un plat en terre, mélangez tous ces ingrédients avec le thym, mouillez avec le jus de viande à hauteur, si besoin en rajoutant un peu d’eau, rectifiez l’assaisonnement (attention, le lard et le jus sont en principe salés). Arrosez avec l’huile d’olive

Enfournez à 210° C pour 45 minutes à une heure (cela dépend en fait de l’épaisseur à cuire).

Dégustez sur le champ ou laissez refroidir. C’est encore meilleur réchauffé !

Commentaires :

1 – Ce qui fait le goût du plat c’est d’abord la qualité du jus. En plus il prend une consistance sirupeuse intéressante qui enrobe les pommes de terre et les carottes au lieu de les baigner.

Si on utilise un bouillon de légume, attention à ce qu’il soit corsé ! Et pour retrouver le sirupeux, n’hésitez pas à l’épaissir (fécule de pommes de terre ou de maïs ou épaississant culinaire)

2 – Mais le goût fumé du lard fait aussi le boulot. Là aussi si vous n’aimez pas, il y a d’autres viandes fumées (bœuf, canard) et même des poissons.

Sinon il y a le thé fumé que vous pouvez mettre dans votre bouillon, pourquoi pas ?

3 – Les tomates ne sont pas classiques dans ce plat mais elles amènent une fraicheur et une acidité de bon aloi. Bonne idée aussi, le cuistot !