Chevreuil de sept heures, rôti aux épices

Baigné des heures dans un bouillon puis laqué et grillé : de quoi faire mentir ceux qui vous disent ne pas aimer le gibier.

Pour être totalement honnête avec vous, je n’avais pas imaginé cette recette tout à fait comme ça: une cuisson de sept heures pour une épaule, jamais je n’aurais osé. Mais voilà, le marché du Puy en Velay a quelque chose d’envoutant, surtout le dernier de l’année. On y fait de bonnes rencontres, on grignote du saucisson, du fromage, des huîtres, des os à moelle, du roulé… le tout accompagné de divers breuvages fermentés à base de raisins blancs ou rouges. *

Et la matinée se passe, puis le midi, puis l’après midi et on rentre chez soi heureux de vivre avec une maison qui embaume les épices. On se précipite vers son four, inquiet du résultat et on trouve deux épaules de chevreuil, bien sages dans leur bouillon parfumé et qui se tiennent encore, faut le reconnaître. On est rassuré. On éteint le feu. On dort un peu avant de se mettre aux fourneaux pour apprêter ces belles pièces de gibier.

Et le résultat vaut que je le partage avec vous.

Ingrédients

Pour le bouillon : deux échalotes, une oignon, les zestes d’une orange, un pouce de gingembre, une demi cuiller à soupe de muscade, une cuiller à soupe de cannelle, 2 clous de girofles écrasés, une demi étoile de badiane écrasée, une cuiller à soupe de piment rouge; un litre de bouillon de veau, un demi litre de vin blanc moelleux de bordeaux, 2 belles cuillers à soupe de miel, huile d’olive.

2 épaules de chevreuil sauvage

Pour le laquage : un jus d’orange et un demi litre de bouillon de cuisson filtré, deux cuillers à soupe de sucre

Recette

Faîtes revenir dans le d’huile d’olive jusqu’à coloration les oignons et échalotes.

Dans une casserole, faîtes chauffer puis flamber le vin blanc.

Ébouillantez deux fois vos zestes d’orange puis ajoutez aux oignons avec le gingembre taillé en tranches fines. Laissez sortir les parfums puis faîtes chauffer les épices aussi, il n’y a pas de raison.

Ajoutez le bouillon, le miel, le vin. Ajoutez les épaules puis faîtes le niveau à effleurement.

Enfournez à 100°.

Allez au marché. Passez un bon moment, c’est essentiel dans la vie.

Au bout de 7 h vous pouvez sortir votre viande si vous n’avez pas été sérieux mais à mon avis vous avez un résultat bien cuit et charnu au bout de 3 heures et déjà bien moelleux à 5 heures. Mais je n’ai pas confiance en la programmation de mon four.

Sortez vos épaules bien délicatement et tenez là au chaud dans dans un plat à 70° si vous servez bientôt.

Sinon faîtes refroidir et ramenez en température au four à 70° quand vous servirez.

Préparez maintenant votre laquage.

Vous faîtes un caramel blond avec le sucre dans une casserole puis vous mouillez avec un demi litre du bouillon de cuisson filtré et le jus d’orange. Vous laissez bien réduire en sirop.

Avant de servir, vous badigeonnez la bête avec le laquage puis vous passez sous le grill à 240° pour faire caraméliser.

Si vous n’aimez pas jeter, vous pouvez faire une polenta avec le reste de bouillon de cuisson, ce qui enchantera vos invités encore bien éméchés, donc prompts à s’enthousiasmer.

En garder aussi une ou deux louches pour cuire en sauteuse des légumes d’hiver que vous avez achetés au marché avant le drame : petites boules de céleri, raves d’Auvergne…

L’assiette est pas si mal même si mon neveu va encore râler sur la qualité de la photo. Mais il aime râler…

41 réflexions sur “Chevreuil de sept heures, rôti aux épices

  1. Bonjour,
    Merci pour votre recette que je vais tester dès demain.
    Dois-je comprendre :
    1 jus d’orange = le jus d’1 orange
    Ou 1 litre de jus d’orange?
    Je penche pour la première mais comme j’ai encore le temps de demander…
    Merci et bonnes fêtes!

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  2. Bonsoir.
    Faut il couvrir dans le four ?
    Je souhaite la faire pour mon repas du 25 décembre midi. Pensez-vous qu’on puisse faire cuire la veille 5h et réchauffer 2h le lendemain ?
    Merci pour cette recette qui met l’eau à la bouche en cette période de fête !

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  3. J’ai essayé hier soir. Gros succès. J’ai limité la cannelle, (j’aime moyen), supprimé aussi le gout anisé, remplacé le gingembre que j’aime bien pourtant par de la purée de tamarin (des prunes chinoises dont l’acidité est très agréable). Le laquage est aussi un plus je pense, même si je l’ai fait en avance et remis dans le plat pour ne pas trop être en cuisine. C’est certainement moins bien, mais très bien quand même. J’ai cuit avec des carottes et navets dans le bouillon. Merci, je referai.

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    • Et bien chère Madame, à vrai dire c’était une journée bien embrumée. Mais je crois me souvenir que nous avions bu un montagne saint émilion d’une bonne dizaine d’année. Je ne saurais garantir qu’il s’agisse du meilleur choix, mais dans l’euphorie ambiante, personne n’a protesté.

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      • Recette testée, approuvée, validée à l’unanimité et sauvegardée pour réutilisation, c’était fameux.
        Avec quelques petites modifications de circonstance, malgré tout:
        *pas de badiane, (j’ai l’anis et toute sa famille en horreur);
        *un gigot et non une épaule;
        *pas de bouillon de veau en tant que tel, mais un bouillon maison réalisé avec la carcasse du chapon d’hier (après découpe pour cuisson en morceaux dans une sauce aux morilles, au vin jaune et à la crème) et un os de veau (pas gâcher, pas gâcher…);
        *parce que je suis en Moselle et qu’on soutient les voisins, un petit gewurztraminer pour la sauce;
        *cuisson 6h dont les deux dernières à 140 °C, pour cause de gratin dauphinois aux bintjes du jardin à cuire dans le même four;
        *servi avec gratin dauphinois, marrons et haricots.

        Résultat sans doute un peu différent de celui que vous avez obtenu: une viande très fondante mais qui se tient encore très bien, savoureuse à souhait, un mariage d’épices douces bien adapté, un bonheur pour tous les palais présents.

        Merci tout plein!

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      • Merci à vous pour ce partage. Effectivement je pense que vos variations n’ont fait qu’améliorer les choses.
        Gewurtz, très beau choix, j’en ai dégusté un ce midi avec une terrine de foie gras.
        Et si vous n’aimez l’anis étoilé, il n’y a aucune raison de vous l’imposer. Je cherchais dans le mélange le goût pain d’épices mais sans cela doit être tout aussi parfumé, surtout avec de la carcasse de chapon !
        En tous cas je suis très heureux de votre retour et je vois que vous vous êtes régalés, c’est ce qui compte !

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  4. Bonjour, très intéressé par cette recette par contre je voudrai savoir s’il est possible de faire le sirop pour le laquage en avance, je ne voudrai rien avoir à faire une fois les invités arrivés ?
    Merci par avacnce

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  5. Ça a l’air extra ! Je tente la recette ce soir avec un cuissot de chevreuil, pensez vous que la cuisson sera la même ? Ce sera pour servir demain. Est ce que je dois réchauffer mon cuissot avant le déjeuner ou le laquage suffira à réchauffer la viande ? Une fois laqué peut on l’a réchauffer ?? Désolée pour toute ces questions mais je voudrais vraiment réussir cette recette qui a l’air si fabuleuse !!!

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  6. Voici une recette qui me donne très envie pour Noël ! Juste quelques questions : lors de la cuisson, est-ce dans un plat ouvert ou un plat fermé ? Et après la cuisson, lors de la préparation du caramel de laquage, si je comprends bien, vous sortez entièrement les épaules du bouillon, n’y a-t-il pas un risque de dessication ?

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  7. Bonsoir, j’ai fait il y a 2 ans une cuisson lente d’un gigot de gibier cetzit délicieux.. Du coup je tombe sur votre recette… Qui m’a l’air aussi délicieuse… Couvrez vous votre cocotte ? Moi ma recette c’était la couvrir et la fermer hermétiquement avec une pâte farine/eau… Et l’oublier… Merci de votre retour !

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  8. Recette réalisée aujourd’hui…la maison embaume, les convives sont repus et ravis, dont le chasseur/ fournisseur du chevreuil qui n a pas regretté son don!! Du coup me voilà requisitionnée pour les prochains mijotés!
    Merciiiiiiii pour cette recette si vivante.

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  9. J’ai essayé hier cette recette absolument fabuleuse avec une épaule de chevreuil !!! Cuisson 5h. La viande est tendre, le goût en bouche est indescriptible. J’ai cuit mes pommes de terre dans le bouillon. Environ 20-25 pour la préparation du sirop (fait au moment de l’apéro). Feu réduit à 2. Merci merci ! 🙂 Un régal, c’est divin !

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  10. Bonsoir, votre recette a l’aire top…
    Mais vous ne laissez pas la viande marinee pendant plusieurs heures? Et que voulez vous dire par, faites le niveau a effleurement?
    Merci de votre reponse…

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